SPP XIV / La Maison hantée

Sat, 22 Oct, 2022 at 07:00 pm

La Maison Hantée Officiel | Marseille

Semaine Pop Philosophie
Publisher/HostSemaine Pop Philosophie
SPP XIV \/ La Maison hant\u00e9e
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Soirée « Phylo blues »
Cette soirée de concerts et de réflexion sur la musique blues est programmée dans un lieu de Marseille notamment célèbre pour avoir été la première salle à programmer IAM.

« Le sulfureux passé du blues : entre contingence et contagion »
Avec Abdel Aouacheria, biologiste, réalisateur musicien.
« Le blues s’est diversifié à partir d’une source unique et sa trajectoire, toujours en train de s’écrire, est devenue au fil du temps si riche et si complexe qu’elle n’est pas sans évoquer...l’histoire de la Vie sur Terre ! Rien que ça. Dans ces conditions, pourquoi ne pas tenter d’appliquer à ce genre musical les concepts et les outils mis au point pour étudier l’évolution des êtres vivants ? Darwin lui-même ne s’est-il pas appuyé, dans L’Origine des espèces, sur le langage (il aurait pu choisir la musique) pour étayer sa classification phylogénétique ? Nous verrons que le temps généalogique, qui fait dériver la multiplicité d’une origine, peut s’incarner sous la forme d’un « arbre du blues » - que ce dernier soit le Blues History Tree, création boulotte de Bruce Burton, ou l’effrayant Devil’s Tree (ce vieux chêne solitaire et bien réel, habité par les fantômes d’Afro-Américains morts lynchés, aujourd’hui considéré comme l’endroit le plus hanté des États-Unis). L’ascension verticale de l’arbre du blues dévoile toutefois autant de bifurcations qu’il dissimule de croisements et d’échanges. Rapidement, l’image de l’arbre s’anamorphose pour laisser entrevoir une cartographie inattendue faite de migrations et de pelotes de lignes de vie, transformant le modèle arborescent en rhizome de Deleuze et Guattari. Si cette métaphore biologique permet d’éclairer le parcours du blues, il se pourrait bien aussi que le blues détienne en retour « des secrets décisifs sur la vie » (Michel Serres, parlant des microbes). Quel point commun entre la recherche effrénée du blues parfait, avec ses notes bleues, et la contemplation de résidus de bourbon au fond d’un verre ? Sans doute un même dépassement du Chronos, le temps que l’on mesure, qui file toujours trop vite et ne revient jamais, en Kairos le temps immatériel, humain, celui des bleus à l’âme, des peines de cœur et des traces de sang gisant dans le matériau musical. Autrement dit, pas d’autre choix que de s’accouder des heures au bar, d’écouter Purple Haze et de vendre son âme au Blues pour le convaincre de nous dévoiler par bribes douloureuses l’implacable réalité de sa maudite histoire, sa mala Vida. »

« Le blues, musique protestataire ? »
Avec Olivier Cyran, journaliste.
« Le blues est un sale frisson convulsif » (« the blues is a low-down shaking chill »), chantait Son House dans son adaptation du Walking Blues de Robert Johnson. Surgi des conditions de vie épouvantables des populations noires dans l’Amérique du début du XXe siècle, le blues nous apparaît pourtant aujourd’hui, bien souvent, comme une musique introspective, dépolitisée, sinon conservatrice, dont les paroles ressassent en boucle des histoires de déceptions amoureuses, de coucheries, de mauvais whisky et de bagarres. Chez les bluesmen du Delta, comme, plus tard, ceux de Chicago, racisme, misère ou exploitation sont rarement évoqués. Le blues, en tout cas celui de cette époque, est-il pour autant inoffensif ? Non ! Ses traits de révolte sont souvent cachés dans des tournures, des codes ou des messages dissimulés aux oreilles blanches, toujours susceptibles de punir cruellement la moindre incartade. Ce qui a inspiré cette remarque à John Lee Hooker : « Que tu t’adresses au président, aux nations, ou simplement au mauvais sort, arrange-toi pour les appeler Baby, personne ne pourra t’en vouloir. » À partir d’un échantillon de chansons, de témoignages et de récits, le conférencier propose de prêter une oreille plus attentive à la part de subversion et de défi à l’ordre établi que recèle la poésie rugueuse, mélancolique et insolente du blues. »

20h45 : Concert blues
Avec le guitariste Broken Man et le banjoïste Robin Girod.
« Entre modernité et tradition, le folk blues de Broken Man transcende le genre avec des idées neuves puisées dans le répertoire de la musique américaine. Il s'est imprégné de la musique des références du country-blues, tels que Leadbelly ou Steve Earle, et alterne reprise et composition originale, seul, avec sa guitare. »
« Robin Arthur Girod, guitariste, banjoïste et bassiste, voyageur et producteur, a développé depuis presque 15 ans un son, une attitude, une énergie, propice à la plongée en apnée dans les grands espaces où les musiques se croisent et se rencontrent. De la Louisiane à l’Oklahoma, en passant par le Brésil et l’Europe de l’est, les formes du blues sont comme des cris du coeur qui s’entendent à des kilomètres à travers le monde. Robin, à sa manière les entend et les intègre depuis toujours à sa pratique musicale. »
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Event Venue & Nearby Stays

La Maison Hantée Officiel, 10 rue Vian,Marseille, France

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