La souffrance : problème éthique ou mystère tragique ?
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Selon l’OMS, la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social. Elle ne consiste donc pas uniquement en une absence de maladie ou d’infirmité. Cette définition de la santé est globale, totale. L’on retrouve un héritage antique : la recherche de l’ataraxie (l’absence de trouble) des stoïciens ou des épicuriens qui nous conduirait au bonheur. La santé deviendrait alors la condition sine qua non pour devenir heureux. Mais si elle est un fait total de bien être, comment intégrer dès lors la question de la souffrance dans l’expérience humaine ?
S’il existe un consensus large pour désormais penser que la douleur mérite d’être soulagée au maximum des moyens d’analgésie que nous possédons, la question de la souffrance semble plus difficile à traiter. La souffrance n’est pas la douleur, nous enseignait Ricoeur. La souffrance est à la frontière entre le corps et l’âme : nexus où tout semble s’entremêler. La souffrance ajoute à la douleur la question du sens, de la liberté de l’homme et de sa condition humaine. Elle oblige à poser la question de l’intelligence face à l’absurde.
Ce séminaire de recherche est ouvert à toutes les personnes s'intéressant aux questions liées à la santé. Il se déroulera sur trois ans :
- La première année nous a permis de travailler la question existentielle et ontologique de la santé et de la souffrance, accompagnée dans des institutions.
- La deuxième année, que nous débutons maintenant, va désormais réfléchir sur l’éthique qu’engage le cri de l’homme souffrant.
- La troisième année initiera une réflexion sur l’accompagnement de l’homme qui souffre au sein des institutions soignantes
Lundi 16 septembre 2024 : Difficultés pratiques de l’accompagnement face à la souffrance - détresse existentielle - détresse spirituelle et savoir faire des soignants.
Nicolas Pujol, psychologue
Damien Le Guay, philosophe, éthicien, conférencier
L’institution soignante opère par spécialités, par spécificités. Pour autant, chaque spécialité, dans ses spécificités, est construite pour répondre à la demande d’un patient, d’un homme souffrant. Comment permettre la rencontre avec celui qui souffre, tout en restant garant des procédures permettant l’efficacité de l’institution ? Comment parvenir à écouter le cri de l’homme souffrant ? A le rendre audible quand il est enfoui en raison des différents processus d’exclusion ? Comment prendre en charge, assumer, accompagner la question de la détresse existentielle, de la souffrance spirituelle ?
Lundi 7 octobre 2024 : De la souffrance à l’espérance ? Imposition du sens ou déploiement d’une liberté en travail?
L’institution qui se met en travail pour écouter le cri de l’homme souffrant s’ouvre-t-elle à l’espérance du simple fait de son action ? Que signifie les réponses engagées pour accompagner tout types de souffrance aujourd’hui ? L’action menée, institutionnellement, n’est-elle pas l’affirmation d’une espérance portant sur tout homme ? Le pâtir n’est-il pas un ancrage pour s’accorder sur l’importance de l’estime de soi, et donc du sujet, qui souffre comme qui soigne. Première esquisse vers une subsidiarité choisie jusque dans la relation de soin. Ouverture vers la fraternité.
Emmanuel Falque, professeur à la Faculté de Philosophie
Donatien Mallet, médecin interniste, coordonnateur de la Fédération inter hospitalière et universitaire de soins palliatifs, professeur associé
Lundi 4 novembre 2024 : Le pâtir comme possibilité d’ouvrir l’empathie, la sympathie, la compassion.
Introduction aux éthiques de la sollicitude pour découvrir les différents sens des concepts ouvrant la voie à l’empathie, la sympathie et la compassion. Qu’est-ce qu’un accordage émotionnel et corporel peut permettre comme accompagnement ? Comment la richesse d’un pâtir peut entrer en résonnance avec une attitude éthique ?
Emmanuel Hirsch, Directeur de l’éthique du groupe ORPEA ; professeur des universités émérite d’éthique médicale à la faculté de médecine de l’université Paris-Saclay. Membre de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie national de chirurgie et des pratiques opératoires innovantes.
Jacques Arènes, psychologue clinicien et psychanalyste, docteur en Psychopathologie fondamentale et Psychanalyse. Directeur du DU Santé mentale, psychologie existentielle et phénoménologie de l’Ecole de Santé de l’ICP.
Lundi 16 décembre 2024 : Des expériences de sédation, sédation terminale, sédation profonde retravaillées par le regard de la philosophie.
Les techniques médicales ouvrent à un ensemble de pharmacopées permettant d’aller de l’analgésie à l’endormissement ou l’anesthésie plus exactement de l’homme souffrant. Qu’est-ce que produit la visée d’anesthésie de la vigilance ? La vigilance est-elle ce qui permet la conscience ? Comment accompagne-t-on celui qu’on endort ? Que sait-on de ce qu’il peut percevoir ? La sédation interroge l’accompagnement de l’homme qui souffre ? Quand est-elle déclenchée ? Quelles sont les protocoles ? Comment les soignants la vivent-elle ? les patients ? les proches ? Comment interroge-t-on l’absence de vigilance ? N’éprouve-t-on effectivement plus rien une fois « endormi »?
Marc Grassin, philosophe et maître de conférences
Alexis Burnod, médecin
Informations pratiques :
Evènement en présentiel et distanciel, sur inscription obligatoire.
De 15h à 17h, une fois par mois
A l’Institut Catholique de Paris, entrée au 74 rue de Vaugirard, 75006.
Contact : [email protected]
Event Venue & Nearby Stays
74 Rue de Vaugirard, 74 Rue de Vaugirard, Paris, France
EUR 0.00