Name: Le traumatisme culturel de l’analyste et le rabattement culturel dans la clinique des réfugiés
Start: 2026-01-05T20:00:00+01:00
Location: Espace Dewailly

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Mayssa' El Husseini est psychologue clinicienne, psychanalyste et maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne. Elle exerce à la Maison de Solenn (Hôpital Cochin) et intervient comme consultante pour Médecins Sans Frontières.
Son parcours, mené entre le Liban, Haïti et la France, l’a conduite à explorer la façon dont les traumas culturels et collectifs traversent la clinique et appellent à repenser le méta-cadre de la pratique psychanalytique face aux réalités de la guerre, de l’exil et de la catastrophe.
Cette communication interroge la manière dont l’histoire collective, les appartenances culturelles et les transmissions intergénérationnelles du trauma façonnent le contre-transfert dans la clinique du réfugié. À partir d’une expérience clinique et de recherches menées au Liban, en Haïti et en France, elle explore le concept de traumatisme culturel propre à l’analyste, entendu comme la réactivation, dans la rencontre avec l’exilé, de traces psychiques issues d’événements historiques et collectifs non élaborés.
L’analyse s’appuie également sur des recherches qualitatives conduites auprès de thérapeutes exerçant en contexte de trauma et de migration. Les résultats montrent que, face à l’intensité du
trauma et à la confrontation à la différence culturelle, les cliniciens peuvent recourir à un rabattement culturel : un mécanisme défensif par lequel la violence, la sidération ou la confusion interne sont assignées à la culture de l’autre. Ce processus protège temporairement l’identité du thérapeute, mais opère au prix d’un effacement de la dimension historique et relationnelle du trauma.
Cette étude articule trois niveaux d’analyse :
1.le trauma culturel, comme empreinte collective dans le psychisme;
2.le méta-cadre, garant symbolique du travail analytique et culturel ;
3.le rabattement culturel, comme spécificité du contre-transfert culturel dans la clinique de l’exil.
En conclusion, la communication plaide pour une approche clinique qui reconnaît la co-vulnérabilité analyste-patient et travaille la dimension culturelle du contre-transfert comme un
espace potentiel de transformation.