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Anne BRUNSWIC est journaliste et écrivain, autrice de « Bienvenue en Palestine, chroniques d’une saison à Ramallah » (ed. Babel), prix RFI Témoin du monde 2005. Issu d’un séjour de 4 mois en Cisjordanie, ce livre est un grand reportage sur la vie quotidienne des Palestiniennes et Palestiniens soumis à l’occupation militaire israélienne. Ecrit par une femme juive élevée dans un contexte sioniste qui a fait le pari de partir seule sans le soutien d’aucun média ni organisme, il témoigne de sa rencontre personnelle avec des colonisés méconnus et caricaturés.Aujourd’hui l’opération militaire israélienne lancée le 7 octobre 2023 inflige le martyre à 2,3 millions de Gazaouis. Dans une situation d’apartheid, la colonisation fait régner la terreur en Cisjordanie et à Jérusalem -Est. L’Etat d’Israël n’envisage aucune paix. Il défend la sécurité des citoyens juifs grâce à son écrasante supériorité militaire et au soutien occidental. La force écrase le droit.
Pour les Palestiniens qui ont le droit international de leur côté, la paix et même un minimum de sécurité sont hors de portée tant que le droit est dépourvu de force pour être mis en œuvre. Ne reste que la résistance ou l’exil.
Nous, en France, ne sommes pas seulement des spectateurs d’un désastre humanitaire et moral, nous en sommes les acteurs du fait de la politique de nos gouvernements depuis au moins la présidence de N. Sarkozy : passivité diplomatique, soutien inconditionnel au droit d’Israël à se défendre », criminalisation croissante de la solidarité avec le peuple palestinien au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Sommes-nous conscients du fait que nous serons bientôt directement affectés par ce désastre : l’afflux de réfugiés, le risque accru de terrorisme, la disparition du droit international, le discrédit du bloc « occidental » ?
La paix. Les accords d’Oslo en 1993 en ont défini les contours hors du droit international et dans un rapport de forces très défavorable aux Palestiniens. Mais toute paix, même déséquilibrée, à un prix élevé pour les deux peuples. Le rapport de forces incite Israël à une fuite en avant nationaliste et messianique sans perspective de paix, ce qui met en péril la sécurité de ses citoyens juifs et, à terme, l’avenir de l’Etat. De leur côté, les Palestiniens ont grand besoin de conclure une paix pour mettre fin à l’oppression et faire valoir leur droit à l’autodétermination. Encore faudrait-il que cette paix s’inscrive dans le cadre du droit international, et qu’ils aient un partenaire dans la négociation. Faute de règlement diplomatique, ils doivent continuer à subir l’intolérable, tenter de résister de toutes les manières possibles ou s’exiler.
L’extension actuelle de la guerre au Liban et à l’Iran affaiblit encore la position des Palestiniens car Israël discrédite leur cause au nom du fait qu’elle est soutenue par une dictature théocratique qui fait l’unanimité contre elle en Occident.
Dans ces conditions, sommes-nous réduits à l’impuissance ? Toute action nécessite un approfondissement des connaissances sur le contexte historique, géopolitique et une meilleure compréhension des peuples qui s’affrontent. Réciproquement, l’action enrichit la compréhension.
À l’occasion de la réunion de solidarité qui se tiendra à la MJC le 15 novembre, nous vous proposons un échange libre et respectueux de notre diversité sur ces thèmes.
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Event Venue & Nearby Stays
MJC Fécamp, 5 Rue Théagène Boufart,Fécamp, Le Havre, France