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L'IRMC et la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis organisent, le jeudi 17 avril 2025 (10h00) à la FSJPS, une conférence-débat intitulée "Les juristes font-ils de la politique? Exemples de Tunisie et d'ailleurs", donnée par Jean-Philippe Bras et Eric Gobe.Résumé
Afin de répondre à la question de savoir si les juristes tunisiens et d’ailleurs font de la politique, ou plus exactement de savoir comment les juristes font de la politique, nous partirons de la notion de « complexe juridique » développé par les sociologues du droit Terence C. Halliday, Lucien Karpik et Malcom M. Feeley. Ces auteurs ont forgé cette notion, tant pour décrire les rapports entre avocats et magistrats, que pour rendre compte de leur capacité à faire évoluer les régimes autoritaires dans le sens de l’institutionnalisation d’un régime politique libéral. Nos auteurs partent de l’hypothèse d’une affinité élective des professionnels de la défense avec un engagement politique libéral. Quant aux magistrats, ils seraient, en raison de leur statut et de leur ethos, dans un positionnement beaucoup plus ambigu et seraient donc plus réticents que les avocats à affirmer leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. In fine, nos auteurs formulent l’hypothèse que plus les avocats et les magistrats se soutiennent dans un projet libéral, plus ils sont efficaces pour créer les conditions de l’émergence d’un État de droit.
Dans le cas tunisien, nous élargirons les contours de ce complexe juridique en y incluant les juristes universitaires. En effet, par les voies de la doctrine, de leur expertise technique dans l’élaboration des textes, de leurs enseignements, de leurs interventions dans l’espace public, ils peuvent être des vecteurs potentiels d’une évolution libérale des régimes politique ou, à l’inverse, apporter, dans certaines circonstances leur soutien aux pouvoirs autoritaires. La piste paraît d’autant plus pertinente que les juristes universitaires tunisiens, par conviction et par l’histoire de leur communauté scientifique, se rattachent de manière dominante aux courants doctrinaux prônant une approche universaliste des droits de l’homme et un constitutionnalisme libéral. Et ces orientations libérales ont pu peser, à une certaine époque et dans une configuration donnée, sur le cours des transformations institutionnelles contemporaines du pays.
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Event Venue & Nearby Stays
Faculté des Sciences Juridiques Politiques et Sociales de Tunis, أمفي 27 فاسبست, نهج هدي قراية, تونس, تونس,Tunis, Tunisia