Au Canada... Représentations autochtones • Table ronde + Wapikoni mobile

Fri Sep 30 2022 at 06:00 pm to 10:30 pm

Centre Pompidou | Paris

La Cin\u00e9math\u00e8que du documentaire \u00e0 la Bpi
Publisher/HostLa Cinémathèque du documentaire à la Bpi
Au Canada... Repr\u00e9sentations autochtones \u2022 Table ronde + Wapikoni mobile
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Représentations autochtones en question avec une table ronde à 18h et une séance inédite de films Wapikoni mobile à 20h
About this Event

Table ronde à 18h avec André Dudemaine (cinéaste), Sophie Gergaud (docteure en anthropologie visuelle), Céline Petit (docteure en ethnologie).

Le cinéma a contribué à façonner une certaine image des nations autochtones. Il s’agit, à travers un temps de discussion et de projection, de voir comment ces représentations, forgées dans l’imaginaire collectif, ont pu évoluer, notamment grâce à la possibilité d’une auto-représentation.

En effet, les nations autochtones ont pu s’approprier certains moyens d’expression cinématographique pour partager d’autres histoires. L’Indian Film Crew, première équipe de production entièrement autochtone de l’Office national du film du Canada, a contribué à rendre possible l’émergence de ces points de vue différents. Aujourd’hui, Wapikoni, organisme de médiation, d’intervention, de formation et de création audiovisuelles apporte, avec ses studios mobiles, des moyens de production et un encadrement afin que la jeunesse des communautés autochtones utilisent l’expression artistique, et notamment cinématographique, comme un outil de dialogue et «d’empuissancement».

Accès libre dans la limite des places disponibles


Event Photos

Projection à 20h d'un programme inédits de films Wapikoni mobile.

Chants de gorge à Kangirsuk (Katatjatuuk Kangirsumi) de Manon Chamberland, Eva Kaukai (3 min, Canada, 2019)

À ma fille (Nistanish) de Melissa Mollen Dupuis (3 min, Canada, 2016)

En fabriquant la couverture traditionnelle qui la tiendra au chaud, une maman adresse un tendre message à sa fille à venir.

Les Outils de mon père (My Father’s tools) de Heather Condo (6 min, Canada, 2016)

Inuk Hunter de Georges Annanack (4 min, Canada, 2017)

Dans l’obscurité, un homme inuit conduit des kilomètres pour chasser les aurores boréales avec sa caméra.

Petite chasse de Pamela Basilish (7 min, Canada, 2005)

L’Innu du futur de Stéphane Nepton (6 min, Canada, 2021)

Un homme déambule dans un Montréal qui s’active à contresens, la tête pleine d’un territoire lointain, qui porte pourtant ses racines.

Rien sur les mocassins de Eden Awashish (4 min, Canada, 2016)

Il n’y aura pas de film sur les mocassins. Voilà comment la grand-mère de la réalisatrice décide de répondre au projet de sa petite-fille. Le film nous parlera donc de transmission mais sans livrer des secrets qui ne nous appartiennent pas.

L’Amendement de Kevin Papatie (4 min, Canada, 2007)

Canada. Quatre générations. Trois pensionnats. Deux cultures. Une extinction.

Déboires de Délia Gunn (3 min, Canada, 2010)

Dans ma famille, tout le monde boit. Les mésaventures de Délia un soir de fête.

Coureurs de nuit de Canouk Newashish (3 min, Canada, 2005)

À défaut de traquer les proies comme leurs ancêtres, la nuit dans le village désert, ils courent, ils courent les jeunes de Wemotaci !

Accès libre dans la limite des places disponibles


https://vimeo.com/744768092

On a souvent montré les réalisations de l’Office national du film canadien (ONF) comme des jalons dans l’évolution des pratiques documentaires. Des cinéastes se sont démarqué.e.s, au Canada comme à l’étranger, et certains films représentent aujourd’hui des références majeures. Les débuts du candid eye, qui ont mené vers ce qu’on appelle le cinéma direct, apportent un souffle nouveau, accompagné par des changements techniques et des réflexions théoriques sur la méthode documentaire et les relations complexes entre cinéastes et personnes filmées.

Toutefois, au cours de cette saison, il s’agit d’aller au-delà de cet héritage. Cette programmation nationale prend comme point de départ l’immensité du territoire et la diversité des communautés qui y vivent, pour tenter de saisir quelque chose des enjeux canadiens, en les observant de divers points de vue. Il s’agit d’associer un film court à un film long afin de créer un écho et faire résonner des paroles à travers les âges et le pays.

Le cycle propose de mêler les cinéastes les plus connu.e.s à une relève en mouvement, faire dialoguer francophones et anglophones, jumeler des films autochtones et allochtones. L’idée est de créer des liens, provoquer des discussions, à travers le cinéma, afin de voir qu’au sein d’un même territoire, des voix se répondent, se posent des questions d’un même ordre, à des échelles différentes. Comment habiter un lieu ? Comment nommer ce qui nous entoure pour le transmettre ? Et comment faire société ? Avec ces vastes interrogations, on traverse les provinces canadiennes en rencontrant des problématiques telles que le rapport à la terre, l’attachement à la langue, la transmission d’une culture, les conditions de travail, le cadre des institutions, les luttes pour la reconnaissance ou l’égalité, l’installation sur le territoire…

Il s’agit de se frayer un parcours, entre pépites et classiques, entre ancien et récent, pour tenter de dessiner à grands traits le portrait d’un Canada complexe, qui a la volonté de se décrire et de s’inventer à travers des formes cinématographiques toujours dynamiques.

Ce besoin de cinéma se retrouve dès l’ouverture : Rien sur les mocassins d’Eden Awashish comme L.A. Tea Time de Sophie Bédard Marcotte montrent la volonté des réalisatrices de faire un film, envers et contre tout. Avec elles, on se heurte à divers obstacles, et notamment au silence, mais on garde espoir dans les capacités d’expression et de transmission du cinéma.

Un cinéma nécessaire, comme moyen d’affirmation, d’action, d’intervention est placé au cœur des séances spéciales. On valorise notamment le programme Challenge for Change de l’ONF, initiative qui met le cinéma direct au service des objectifs de changement de la communauté. C’est au sein de ce programme que se constitue la première équipe autochtone de l’ONF, l’Indian Film Crew dont font partie Willie Dunn et Michael Kanentakeron Mitchell. Est également présentée l’initiative menée sur l’île Fogo (Terre-Neuve) par Colin Low à la fin des années 1960 : un projet qui souhaite faire entendre les problèmes vécus par les habitant.e.s d’un lieu reculé.

Plus récemment, les actions menées par Wapikoni Mobile depuis sa fondation par Manon Barbeau en 2004, œuvrent aussi à faire du cinéma un moteur de changement. En plus d’être pour et avec les nations autochtones, les films sont réalisés par les membres des communautés, la réalisation devenant un véritable outil de gestion de crise, de thérapie, « d’empuissancement ».

Ce long périple cinématographique permet donc de découvrir les multiples visages d’une société traversée par de grands déchirements. Le cinéma documentaire accompagne luttes, remises en question, prises de conscience. Il fait entrevoir des manières de communiquer, de vivre et de faire ensemble, au Canada.

Marion Bonneau, programmatrice du cycle


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Event Venue & Nearby Stays

Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, Paris, France

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